RETOUR

programme 2021
samedi 2 octobre

Le Court-Métrage

OVERDOSE
de Hugo Mahmoud, Florent Joubert, Ulysse Tornel, Sébastien Panel et Mathieu Villon - France 2021 (DNMADe du lycée Saint-Étienne)

Fatigué de la monotonie de sa vie, il se libère de toutes ses pulsions.

 

 

CIGARE AU MIEL

Samedi 2 octobre || 14h00

EN PRÉSENCE DE LA RÉALISATRICE, DE L’ACTRICE PRINCIPALE, ZOÉ ADJANI, ET DE CLAIRE BLIN, DISTRIBUTRICE
de Kamir Aïnouz
France – Drame – 100’
Avec Zoé Adjani, Amira Casar, Lyes Salem, Louis Peres
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent
heurter la sensibilité des spectateurs

 

AVANT-PREMIÈRE

 

 

Neuilly-sur-Seine, 1993. Selma est la fille unique d’une famille kabyle et laïque, confortablement installée. À 17 ans, elle commence une vie d’étudiante et intègre une école de commerce. Elle est déterminée à en profiter, décidée à explorer l’éventail de ses désirs et les promesses du corps. Mais très vite, alors qu’enfle en Algérie la menace fondamentaliste, elle comprend qu’autour d’elle, le monde est fait homme et ne concédera rien facilement à ses aspirations féminines.

Le film s’ouvre et se ferme sous la double égide de Shéhérazade – celle de Sinoué dans L’Égyptienne – et peut-être d’Annette Messager, tant les motifs animés qui envahissent l’écran rappellent le travail de la plasticienne féministe.

Or il faut reconnaître que Selma n’aura pas trop de ce bouclier mythique pour affronter l’hydre phallocrate qui la prend dans un étau humiliant : d’une part le chaperonnage familial de la conformité morale ; d’autre part le bizutage d’une jeunesse à la conformité immorale. Pour jouir, de la vie, de son corps, il faut prendre la main !

Prendre modèle sur « elle, Shéhérazade qui imposait son propre rythme » sous le corps de son amant brutal. Plus qu’une quête, c’est une conquête, une métaphore du combat féminin : et même si le titre peut avoir des résonances de promesse érotique, ce n’est pas du gâteau.

KAMIR AÏNOUZ
De parents algériens, cette native de Paris étudie l’écriture cinématographique à Los Angeles. Scénariste, elle travaille pour la télévision et pour le cinéma, notamment sur Lol USA de Lisa Azuelos, en 2012. Cigare au miel est un premier long-métrage, qui en appelle prochainement un second, Dimeh.

 

 

En partenariat avec la librairie Calligramme  qui nous proposera dans le lounge-bibliothèque du Grand Palais un choix d’oeuvres de la littérature  arabe,
dont l’esprit nourrit à la fois Cigare au miel et le film de soirée, Une histoire d’amour et de désir.

 

 

Le Court-Métrage

LE BATTEUR DU BOLÉRO

de Patrice Leconte France 1992 - 8’12’’
À quoi peut bien penser le batteur du Boléro de Ravel pendant toute la durée du morceau ?

VACANCES DE MONSIEUR HULOT

H O M M A G E  À  J A C Q U E S   T A T I  

Samedi 2 octobre || 16h30

Homma ge à Jacques Tati et aux 70 ans du tournage du film
France – 1953 – Comédie – 89’
Prix de la critique internationale du Festival International de Cannes en 1953. Prix Louis-Delluc, 1953.

Avec Jacques Tati, Nathalie Pascaud, Michèle Rolla

 

Juillet. Premier mois des grandes vacances. L’arrivée d’un personnage atypique, monsieur Hulot, va perturber les règles bien établies d’une communauté de vacanciers en bord de mer.

Les Vacances de monsieur Hulot, c’est d’abord la naissance de… monsieur Hulot. L’élément perturbateur par excellence. Personnage du cinéma muet lâché dans le cinéma parlant. Personnage hors du commun, hors-norme, qui s’oppose à la standardisation et au conformisme. En grand observateur du quotidien, Jacques Tati réconcilie ainsi comique et réalisme. Il fait l’éloge des plaisirs simples face à une société capitaliste toujours plus complexe et impersonnelle. Ses films ne sont pas sonorisés, ils sont sonores. Tous les sons sont post-synchronisés, hyper-réalistes, leur accumulation les rendant surréalistes. Ce travail de la bande-son a influencé de nombreux réalisateurs comme David Lynch ou Terry Gilliam.

Oh ! Hulot !
Dès samedi matin, et jusqu’à dimanche, monsieur Hulot visite  Cahors. Au hasard des ruelles, au gré du boulevard, peut-être sur le Pont… Ce sera la surprise d’une rencontre qui sonnera pour beaucoup comme un souvenir d’enfance, pour d’autres un souvenir d’été.
Une performance, une déambulation de Cyril Guillou.

JACQUES TATI (1907-1982)

Né Tatischeff, il entre dans le monde du spectacle par le music-hall avec ses spectacles de mimes. Mais il rêve de cinéma. En 1946, René Clément n’étant pas disponible, la société de production Cady-Films propose à Jacques Tati de réaliser L’école des facteurs. Ce sera son premier courtmétrage et une « répétition » de son premier long métrage tourné l’année suivante : Jour de fête. Le succès public lui permet d’enchaîner les longs métrages. Les Vacances de monsieur Hulot (1953), Mon Oncle (1958) et Playtime (1967). L’échec commercial de ce dernier film entraînera la liquidation de sa société. En 1969, Jacques Tati crée une nouvelle structure mais ne tournera plus que deux téléfilms : Trafic, qui sortira néanmoins en salle en 1971 et Parade (1973).

Le Court-Métrage

OKTAPODI

de Julien Bocabeille, François-Xavier Chanioux et Olivier Delabarre - France 2007 - 2’27’’
Pour échapper à un commis de cuisine, deux poulpes se lancent dans une course folle…

 

 

GAZA MON AMOUR

Samedi 2 octobre || 18h30

de Arab et Tarzan Nasser
France/Allemagne/Portugal – VOSTF Comédie – 88’
Avec Salim Daw, Hiam Abbass, Maisa Abd Elhadi

AVANT-PREMIÈRE

 

 

 

Issa, la soixantaine, célibataire, vit de sa pêche, du moins de ce que le petit bout de mer sale qui se trouve concédé à Gaza lui permet de vendre au marché. Un marché où travaille Siham, une couturière. Elle est veuve et Issa en est secrètement amoureux. En signe d’augure, Issa remonte dans ses filets une statue d’Apollon. Mais sa soeur, qui convoite pour lui un mariage arrangé, et les autorités, qui convoitent pour ellesmêmes le prestige d’un trésor antique, viennent mettre des bâtons dans la roue du destin…

Dieu que ce film, qui représentait la Palestine aux Oscars 2020, fait du bien ! Les jumeaux Nasser nous offrent là une sorte de parabole amoureuse et comique de la Palestine. La légèreté du film ne voile jamais le contexte politique et social de Gaza mais ses accents ubuesques nous offrent une vision neuve, où l’autodérision, plutôt que de ressasser le conflit avec Israël, met aussi le doigt sur les problématiques inhérentes au monde gazaoui.

Bien sûr le courant peut avoir l’air contraire, mais l’optimisme d’Issam, nourri d’un fatalisme sage, patient et amoureux de Siham comme de Gaza, offre un contre-courant plus tenace encore : « Ça finira par s’arranger, grâce à Dieu ! »

ARAB NASSER et TARZAN NASSER
Arab – en fait Mohammed – et Tarzan – en fait Ahmad Abu – sont nés en 1988 : « Un an après la destruction par Israël du tout dernier cinéma de la bande de Gaza. » C’est à la télévision qu’ils découvriront leur affinité pour Tarkovski ou Bergman. Comme il n’y a pas non plus d’école de cinéma, ils passent par les Beaux-Arts et s’initient sur le tas au 7e art. Leur premier long métrage, Dégradé, accueilli à Cannes en 2015, dans le cadre de La Semaine de la critique, proposait un huis-clos dans un salon de coiffure, où treize femmes venaient papoter du quotidien de l’enfermement. Pour leur second long métrage, ils ont bénéficié d’une résidence en France, à la Cité Internationale des arts, avec le soutien du Haut- Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Produire et réaliser un film à Gaza-même reste très difficile.

Le Court-Métrage

3 CENTIMETERS

3 CENTIMETERS de Lara Zeidan GB 2018/Arabe - 9’
Lors d’un tour de grande roue, à Beyrouth, l’amitié entre quatre adolescentes est mise à l’épreuve…

 

UNE HISTOIRE D'AMOUR ET DE DESIR

Samedi 2 octobre à 21H30

de Leyla Bouzid France – Romance – 102’
Avec Sami Outalbali, Zbeida Belhajamor, Diong-Keba Tacu

Festival de Cannes 2021 : film de clôture de la Semaine Internationale de la Critique
 

Ahmed, 18 ans, est français, d’origine algérienne. Il a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune Tunisienne pleine d’énergie, très libre, fraîchement débarquée de Tunis. Tout en découvrant un corpus de littérature arabe sensuelle et érotique dont il ne soupçonnait pas l’existence, Ahmed tombe très vite amoureux de cette fille déconcertante. Mais même submergé, littéralement, par le désir, il n’arrive pas à s’y abandonner, retenu par les valeurs étriquées qu’il pense être celles de son quartier.

Un film fidèle à son titre, un titre fidèle à ses images ! Quel bonheur ! On est à l’écran comme dans un « roman d’apprentissage » et l’on se met à rêver pour que chaque jeune homme, au seuil d’une sexualité masculine souvent « brute de décoffrage », puisse trouver une Shéhérazade comme Farah, qui guide, sublime les injonctions du corps vers le plaisir érotique et sensuel. Or, pour Ahmed, trouver sa place amoureuse, c’est aussi trouver sa place en tant que Français. Le film interroge ce qui serait une « identité rebeue » : « tu ne trouves pas bizarre qu’on ne connaisse rien à notre culture ? » Et l’apprentissage, à travers la poésie et les écrits arabes, nous rouvre les portes d’une langue qui compte bien plus de mots que le français pour décrire les états amoureux, et d’une culture qui faisait nécessité – aux côtés des livres de gastronomie – des manuels érotiques. Plaisirs de bouches ! Petite bibliographie pour les amatrices – et les amateurs : outre Les Mille et Une nuits, Le Jardin parfumé, de Cheikh Nefzaoui, Leila & Majnoun, de Nizami, le Kama-Sutra arabe, de Malek Chebel…

LEYLA BOUZID

Née à Tunis en 1984, elle est la fille du réalisateur Nouri Bouzid.

Elle vient en France étudier la littérature à la Sorbonne puis entre à La Femis. Son film d’étude, Soubresauts, en 2012, puis un second court-métrage l’année suivante, Zakaria, sont remarqués dans les festivals. En 2015, son premier long-métrage, À peine j’ouvre les yeux, est sélectionné à la Mostra de Venise.