RETOUR

Boris est un barman qui vit dans la clandestinité après son implication dans un attentat. Son passé refait surface lorsqu’une victime le retrouve pour se venger. La rencontre avec le dépressif et solitaire Dom, son sosie, est le moyen parfait pour échapper à la vengeance. Mais Boris, donc Dom, ignore l’existence de Fiona, détective privée, qui enquête sur la soudaine disparition de son ex-mari, Dom, donc Boris.

La situation est franchement dramatique ! Mais ainsi énoncée, et dès le départ confuse, nous voici projeté dans l’univers burlesque d’Abel et Gordon, et dès lors, nos souvenirs des grands comiques du muet américain ou de Tati, explosent dans nos têtes de spectateurs comme un feu d’artifice... L’issue du film n’est pas dans le scénario mais dans l’art total du cinéma : cadrage, mime, danse, son, couleur, autant de fils qui animent la pantomime d’un monde qui va cul par-dessus tête, et dont on ne sort vainqueur que par l’art de la pirouette, de la double subversion du rire et de la poésie…

Ethéro tient une épicerie dans un petit village reculé en Géorgie. À 48 ans, cette femme indépendante et solitaire découvre tardivement l’amour et sa sexualité. Alors que cette passion nouvelle change sa façon d’envisager son avenir, elle doit faire face aux commérages des femmes de sa communauté et aux fantômes des figures patriarcales de sa famille.

C’est l’histoire d’un débat entre amour et liberté, entre amour et l’ombre assujettissante d’un pouvoir masculin qui s’immisce jusque dans les représentations féminines. Voici un dilemme d’autant plus épicé qu’il met en scène des personnages qui s’écartent des poncifs esthétiques des corps amoureux, donnant ainsi une densité concrète au propos, en s’éloignant de toute situation convenue. Et les choix de couleurs du film, entre Hopper et la peinture flamande, renforcent un peu plus sa consistance, son épaisseur, faisant quasiment de l’image un tissu qu’on se prend à vouloir toucher.