14H00
De Marija Kavtaradze
Lituanie – Comédie dramatique -1h48 - VOSTF
Récompense : Sundance 2023 (prix de la meilleure réalisation) et au Festival des Arcs (flèche de Cristal)
Avec Greta Grineviciute, Kestutis Cicenas, Pijus Ganusauskas
Une danseuse contemporaine tente de construire une forme d'intimité avec son nouveau compagnon, un jeune homme qui lui a révélé très vite que l’amour ne le conduisait pas au désir : il est asexuel. Ambitieuse dans son propos, Marija Kavtaradze cadre serré ses deux excellents acteurs et leur couple naissant. Elle axe son film sur l’affirmation de Dovydas, et sur le caractère définitif qu’il lui donne. Il devient ainsi le premier (à notre connaissance) à endosser le rôle fictionnel d’un homme dépourvu de pulsion, face à une femme puissamment sensuelle. Leur tendresse, leur respect mutuel sont de tous les plans, mais sont bousculés fréquemment car, dans ses bras, dans sa vie, dans la danse, Helena exulte et pourrait être une des incarnations de l’hédonisme…
Énorme succès public et critique au Japon, ce road-movie sentimental et poétique s’appuie sur le talent de ses interprètes, au premier rang desquels la star du cinéma d’action Ken Takakura (Super Express 109), qui excelle dans ce rôle à contre-emploi. Par sa façon unique de mêler comédie populaire et mélodrame social, le film est un exemple iconique d’un certain genre de films typiquement japonais : film auquel rend d’ailleurs hommage la fameuse voiture rouge de Drive my car, de Ryūsuke Hamaguchi ; genre auquel Kitano, par exemple, contribuera dans L’Été de Kikujiro.
Marija Kavtaradze est scénariste et réalisatrice. Après avoir écrit une dizaine de court-métrages, elle a écrit et réalisé son premier long, Summer Survivors , en 2018. Il a été présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto, puis dans de nombreux festivals où il a remporté de nombreux prix. Slow est son deuxième film.
14H30
De Sean Price Williams
Avec Talia Ryder, Earl Cave, Simon Rex, Ayo Edebiri, Jeremy O’Harris, Jacob Elordi
États-Unis – 2024 - Comédie – 1h44 - VOSTF
Quinzaine des Cinéastes Cannes 2023, Prix du Jury et Prix fondation Roederer au Festival Cinéma américain Deauville 2023
Pendant un voyage scolaire, Lilian, jeune lycéenne de Caroline du Sud, fugue tout au long de la côte Est des États-Unis. Au fil de ses rencontres, elle traverse un monde de fractures mentales, sociales et politiques, filmées comme un conte de fée ou une variation contemporaine d’Alice au Pays des merveilles. The Sweet East ne s’aventure jamais à une dramaturgie sérieuse, malgré les péripéties que Lilian traverse, impavide, ses beaux yeux bleus grand’ ouverts. Les personnages qu’elle côtoie, les situations cauchemardesques qu’elle subit pourraient être fortement anxiogènes, pour peu que l’on s’avise de les confronter aux faits divers qui nous cernent, ou d’avoir peur pour cette Alice américanisée, mais on comprend rapidement qu’elle maîtrise parfaitement les lois du conte et de la disparition au bon moment…y compris lorsqu’une ultime péripétie la ramène chez ses sinistres parents !
Sean Price Williams a réalisé là son premier long métrage, sorti en 2024. Décrit par le « New Yorker » comme « le directeur de la photographie des meilleurs et des plus importants films indépendants de la dernière décennie » : il a tourné des films pour des réalisateurs tels qu'Abel Ferrara et Josh et Benny Safdie, éclairant des acteurs tels qu'Ethan Hawke, Elisabeth Moss, Jon Hamm, Geena Davis et Robert Pattinson. Il évolue dans une variété de genres, façonnant à la fois fiction et documentaire. Son travail se caractérise par des utilisations très maîtrisées de la couleur et de la texture de l’image.
Cette séance sera précédée par la projection du court-métrage
Des Cinés Moi Un Film : le Silence des agneaux, de Melha Mammeri.
16H00
De Lise Akoka et Romane Gueret
France – Comédie – 1h42 - VF
Avec Amel Bent, Fanta Kebe, Shirel Nataf, Idir Azougli
AVANT-PREMIERE - Présenté à « Cannes Première » au Festival de Cannes 2025
Shaï et Djeneba ont 19 ans et sont amies depuis l’enfance. Cet été-là, elles sont animatrices dans une colonie de vacances. Elles accompagnent dans la Drôme une bande d’enfants qui, comme elles, ont grandi entre les tours de la Place des Fêtes, à Paris. À l’aube de l’âge adulte, elles devront faire des choix pour dessiner leur avenir en suspens et réinventer leur amitié. Nous avions adoré Les Pires, des même réalisatrices, présenté à Cinédélices en 2022, voici, en avant-première, le dernier film de Lise Akoba et Romane Gueret. Comédie « de colo » douce-amère sur l’enfance, avec ses certitudes et ses doutes, sa « tchatche » crue en guise de fragile armure, le groupe comme rempart et comme caisse de résonnance des peurs intimes… Le naturel des enfants et des actrices est épatant, Amel Bent en directrice de colo est tout à fait crédible, voilà un joli film fédérateur, drôle, grave et abordable, à voir en famille.
Ma frère est donc le 2e long métrage de Lise Akoka et Romane Gueret. Suite libre de la web série TU PRÉFÈRES écrite et réalisée en 2020 pour Arte.tv, ce film remet en scène Shaï et Djeneba, adolescentes qui, tout au long des 10 épisodes de 7 minutes, à travers leur jeu quotidien des « Tu préfères », qui consiste à se proposer un choix entre deux situations incongrues, abordent les questionnements, les craintes et les rêves d’une jeunesse. Sélectionnée à Sundance et SériesMania la série cumule aujourd’hui plus de 10 millions de vues.
18H30
De Benoît Délepine
France – Comédie – 1h29 – VF
Avec Sami Guesmi mais aussi Olivier Rabourdin, Solène Rigot, Pierre Lottin, Patrick Bouchitey
AVANT-PREMIERE - Projection et débat en présence de Benoît Délepine, réalisateur du film
De l’aéroport de Beauvais à La Défense, accompagné de sa valise à roulettes, Darius traverse à pied campagnes et banlieues pour mener à bien, et sans empreinte carbone, une mystérieuse mission. Nul fantasme chamanique dans ce film militant pour l’écologie, mais une ode poétique qui rappelle que le lyrisme peut parfois s’abstraire du romantisme courtois ou des abysses baudelairiens. Voilà un conte pamphlétaire que Scarron aurait volontiers adopté dans ses vers burlesques ou son Roman comique, une sorte de road-movie picaresque qui campe un héros habité d’une colère sereine et benoîte, bien décidé à préserver le monde de ses faux totems, tout en en rappelant les vrais. Un film à dédier ironiquement à tous ces puissants qui se plaisent à défendre un monde caduc sous couvert de pénalisation du combat des amis de la Terre.
Il y a plusieurs façons de le présenter. Peut-être, d’abord sous couvert de son double Grolandais : Michael Kael, né le 30 août 1958 à Saint-Quentin, de son nom coq-au-vin Benoît Delépine, est un journaliste connu pour ses ébats sexuels. Il habite Vars, en Poitou-Charentes. C’est ainsi, en tout cas, à Canal+, chez les Guignols puis au journal satirique Groland qu’il apparaît et engage après coup son aventure cinématographique, en compagnie de Gustave Kervern, avec Aaltra en 2003, road-movie sarcastique, auquel Animal Totem fait parfois écho. Suivent Avida - avec Dupontel – Louise Michel, auquel Animal Totem fait parfois écho, Mammuth – avec Dupontel – Le Grand soir qui lui vaudra aussi en 2011 un grand jour de réception à Cannes , puis les huit longs-métrages suivants … Parmi ses acteurs fétiches, Dupontel, on l’a compris, mais encore Yolande Moreau ou Bouli Lanners.
Suite à la projection d’Animal totem de Benoît Délepine
- Accès sur présentation du billet de la séance de 18h30 –
Buffet offert avec un verre de vin – Vente de boissons complémentaires sur place
Cinédélices vous invite à son lancement via son traditionnel buffet inaugural.
Ce dernier sera, cette année, orchestré par le traiteur Saveurs et Émotions, et accompagné en musique par Lalo Zanelli au piano jazz. Compositeur (y compris de musiques de film ou de théâtre), pianiste (parfois guitariste) et arrangeur, créateur du groupe OMBU, Lalo Zanelli est né à Buenos Aires en 1959 et vit en France depuis 1983. Musicien aux multiples facettes, il a parcouru les sentiers du rock, du jazz, de la musique latino-américaine, du tango, du folklore argentin, intégrant notamment le groupe Gotan Project.
21h30
D’Anthony Lapiac
France – Drame – 1h09 - VF
Avec Louise Chevillotte, Madj Mastoura, Natalia Wiszniewska
Récompense : FIFIB 2023 - Panorama Berlinale 2023
Paris, un club underground où les rythmes technos assourdissants emportent tout le monde. Les gens dansent, s’enlacent, consomment, beaucoup, et parlent, un peu. Félicie rencontre Saïd, qui l’accompagne chez elle pour un After. A la frontière entre le jour et la nuit, des vies et des points de vue s’entrechoquent. Exaltant et puissant, ce film très maitrisé, chorégraphié et cadré au cordeau, évolue dans deux huis-clos opposés, celui d’un club techno où le lâcher prises vertigineuses est recherché et partagé ; et celui de l’appartement de Félicie, espace intime, où deux êtres que tout pourrait séparer se cherchent et tentent de s’approcher autrement, sans la médiation des codes sociaux d’une fête débridée. Au-delà de la rencontre de Félicie et Saîd, c’est toute la question de la fête, de toutes nos fêtes, qui est finement mise en abîme en filigrane : leur beauté, leur nécessité, leurs promesses, leur violence, leur vanité…et l’après ! Le tout porté par deux superbes acteurs, très justes dans leurs rôles.
Scénariste, réalisateur et producteur. Formé aux Arts Plastiques à Paris et Madrid, puis au cinéma à l’université Paris 8, il y produit et réalise deux court-métrages. En 2011, il intègre La Fémis. Depuis, il a produit douze films au sein de sa Société Acéphale qu’il co-dirige, tout en travaillant sur ses propres projets. After est son premier long-métrage.
Cette séance sera précédée par la projection du court-métrage
Des Cinés Moi Un Film : les Demoiselles de Rochefort, de Melha Mammeri.
