DIMANCHE 24 NOVEMBRE- 10H00
de Yoji Yamada
Japon - 1977 - Comédie dramatique - 104’ - VOSTF
Avec Ken TAKAKURA, Chieko BAISHO, Akemi OGAWA
Suite à une rupture amoureuse, l’exubérant Kinya décide de fuir la capitale pour partir en voiture à Hokkaido, au nord du Japon. À la gare d’Abashiri, il fait la connaissance de la timide Akemi qui vient elle aussi d’essuyer une déception sentimentale. Malgré leurs caractères opposés, les deux jeunes gens décident de visiter ensemble la région. Ils croisent sur leur route le mystérieux Yusaku, mais ignorent que celui-ci vient de sortir de prison. Ne sachant pas où aller, l’ancien détenu accepte de se joindre au duo. Une complicité va bientôt se nouer entre les trois passagers…
Énorme succès public et critique au Japon, ce road-movie sentimental et poétique s’appuie sur le talent de ses interprètes, au premier rang desquels la star du cinéma d’action Ken Takakura (Super Express 109), qui excelle dans ce rôle à contre-emploi. Par sa façon unique de mêler comédie populaire et mélodrame social, le film est un exemple iconique d’un certain genre de films typiquement japonais : film auquel rend d’ailleurs hommage la fameuse voiture rouge de Drive my car, de Ryūsuke Hamaguchi ; genre auquel Kitano, par exemple, contribuera dans L’Été de Kikujiro.
Yoji Yamada : Né en 1931, il est un réalisateur culte du cinéma japonais. Sa notoriété doit beaucoup au fait qu’il a créé puis réalisé 48 des 50 films de la série des « Tora-san » (C’est dur d’être un homme). Il réalise également, entre autres, une trilogie très populaire, Le Samouraï du crépuscule, en 2002, La Servante et le samouraï en 2004 et Amour et honneur en 2006. En 2010, pour l’ensemble de sa carrière – qui n’est pas finie ! - il reçoit La caméra de la Berlinale.
DIMANCHE 24 NOVEMBRE - 10H30
de Gints Zilbalodis
Lettonie, France, Belgique – Film d’animation – 85’ - À partir du 8 ans
Sélection Un certain regard, Cannes 2024
Un chat est subitement confronté à un univers envahi par l’eau, où toute vie humaine a disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter la peur de l’eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose à eux. Le film est un voyage à forte intensité : emporté par l’inondation, l’équipage de fortune, nouvelle arche de Noé, n’a pas d’autre but que de se sauver des eaux, sauver sa peau. Et dans celle du chat, on vit alors des émotions dignes des meilleurs manèges forains dans des paysages animés spectaculaires ! Mais c’est aussi une odyssée rythmée d’humour, où l’on découvre le plaisir de comprendre les « parlers animaux » : le chat miaule, feule, ronronne, râle ; le capybara rauque ; le quetzal-phénix craquette, trompette ; le lémurien pinaille, gémit ou piaille … et l’on se découvre polyglotte !
Gints ZILBALODIS : Né en 1994, c’est un réalisateur-animateur letton, qui signe ici son deuxième long-métrage, après de multiples courts et un premier film primé au Festival international du film d’animation d’Annecy, Away, en 2019.
DIMANCHE 24 NOVEMBRE- 13H30
de Paolo Sorrentino
Italie - Drame - 136’ - VOSTF
Avec Céleste DALLA PORTA, Stefania SANDRELLI, Gary OLDMAN, Silvio ORLANDO, Luisa RANIERI, Peppe LANZETTA, Isabella FERRARI
AVANT-PREMIERE - Sélection officielle - Festival de Cannes 2024
La vie, tel un long voyage, de Parthenope, de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine sans héroïsme, débordante d’une inexorable passion pour la liberté, pour Naples et les visages de l’amour. Les amours vraies, inutiles et celles indicibles. Le parfait été à Capri d’une jeunesse baignée d’insouciance. Et qui se termine en embuscade. Et puis tous les autres, les Napolitains, hommes et femmes, fréquentés, observés et aimés, désabusés et vitaux, leurs dérives mélancoliques, leurs ironies tragiques et leurs yeux un peu abattus. La vie, mémorable ou ordinaire, sait être très longue. Le cours du temps offre un vaste répertoire de sentiments. Et là, au fond, proche et lointaine, cette ville indéfinissable, Naples, qui ensorcelle, hurle, enchante, sait nous faire mal et rit.
Une ville ouverte sur la mer, d’une grande vitalité : telle est la façon dont Paolo Sorrentino souhaite montrer le berceau de son enfance, sublimé dans son film largement autobiographique, La Main de Dieu. Sous le filtre de la légende de la sirène du même nom, devenue divinité napolitaine, Parthenope prolonge cette envie de la montrer. Le destin de cette figure tutélaire de la ville, lié à celui de Naples dans la mythologie grecque, renvoie aux amours « vraies et indicibles », et suggère toute la palette des sentiments ressentie par Parthenope, protagoniste bien réelle du film.
Paolo SORRENTINO : De Le Conseguenze dell’Amore (2004) à Il Divo (Prix du Jury en 2008) et This Must be the Place (2011) en passant par La Grande Bellezza (2013) et Youth en 2015, il signe ici son septième long métrage en Compétition à Cannes. Interrogé en 2017 sur sa ville natale, alors qu’il était membre du Jury présidé par Pedro Almodóvar, l’Italien dévoilait son intention d’y poser sa caméra. Parthenope est le second film qu’il tourne à Naples après La Main de Dieu, primé à Venise en 2021.
DIMANCHE 24 NOVEMBRE- 14H00
de Arnaud Desplechin
France – Drame, fiction autobiographique, essai - 78’
Avec Louis BIRMAN, Dominique PAÏNI, Clément HERVIEU-LÉGER de la Comédie Française, Françoise LEBRUN, Sandra LAUGIER, Olga MILSHTEIN, Milo MACHADO-GRANER, Sam CHEMOUL, Marilou POUJARDIEU, Salomé ROSE STEIN, Micha LESCOT, Soshana FELMAN, Kent JONES, Salif CISSÉ, Mathieu AMALRIC…
AVANT-PREMIERE - EN PRÉSENCE DE FABIEN & MIKE KOURTZER, COMPOSITEURS DE MUSIQUE DE FILMS
Qu’est-ce que c’est, aller au cinéma ? Pourquoi y allons-nous depuis plus de 100 ans ? Je voulais célébrer les salles de cinéma, leurs magies. Aussi, j’ai suivi le chemin du jeune Paul Dédalus, comme le roman d’apprentissage d’un spectateur. Nous avons mêlé souvenirs, fiction, enquêtes… Un torrent d’images qui nous emporte. /span>
Voilà un exercice original que ce quatrième volet de la trilogie Dédalus : depuis la fiction autobiographique, pour tout ce qui est rétrospectif, jusqu’au documentaire dès lors que le parcours remonte à la surface du présent, on est effectivement dans une sorte de plongée introspective sur la rencontre « amoureuse » entre Arnaud Desplechin, son double et le cinéma. Et tout cela parle du plaisir du cinéma, de ce qu’il nous révèle à nous, spectateurs !, tant le titre semble nous interpeller. Et effectivement, nous participons tous au film ! Nous partageons délicieusement, avec les témoins du film, nos propres souvenirs de nos premières fois cinématographiques, nos souvenirs des films cités, des rencontres, des salles... Voilà qui fait écho à l’esprit de notre festival ! Voilà qui est aussi un bel hommage à un cinéma jadis baptisé par Louis Malle, et désormais auréolé de deux salles !
Arnaud DESPLECHIN : Tôt intéressé par le cinéma, il descend du Nord l’étudier à Paris, à l’université puis à l’IDHEC, où il découvrira notamment, impressionné, le travail d’Alain Resnais. D’abord directeur de la photographie, il passe à la réalisation dès les années 90. Plus de trente ans plus tard, il a réalisé quinze longs-métrages dont beaucoup ont été sélectionnés à Cannes ou à Venise. Le prix Louis-Delluc lui est décerné en 2004, pour Rois et reines et en 2016, il reçoit le César du Meilleur réalisateur pour Trois semaines de ma jeunesse.
DIMANCHE 24 NOVEMBRE- 16H15
de Louise Courvoisier
France - 90’ - Drame
Avec Clément FAVEAU, Luna GARRET, Maïewène BARTHÉLÉMY…
AVANT-PREMIERE - Prix de la jeunesse de la sélection Un Certain regard, Cannes 2024 - Valois de diamant au festival d’Angoulême - Prix Jean-Vigo 2024
Totone, 18 ans, passe le plus clair de son temps à boire des bières et écumer les bals du Jura avec sa bande de potes. Mais la réalité le rattrape : il doit s’occuper de sa petite soeur de 7 ans et trouver un moyen de gagner sa vie. Il se met alors en tête de fabriquer le meilleur comté de la région, celui avec lequel il remporterait la médaille d’or du concours agricole et 30 000 euros.
Les films sur le monde rural sont souvent des documentaires (la fiction est moins fréquente) liés aux nouvelles démarches agricoles ou au mal-être paysan. Là, c’est plus rare, la petite société rurale est brossée dans son ensemble, sans omettre aucune des problématiques, centrée autour de Totone, sa relation avec son père, puis après la perte de son père, avec sa petite soeur, Claire, qui fait plutôt office d’adulte, de repère, pour lui. Il y a chez Totone quelque chose du Gamin au vélo : l’idée qu’il faut être un peu effronté (bagarreur, voleur) pour affronter la vie. C’est un vrai film d’apprentissage, celui de la vie, de l’amour, du plaisir…
Louise COURVOISIER : Jurassienne d’origine, formée à la CinéFabrique à Lyon, Vingt Dieux est son premier long-métrage, simplement précédé en 2018 et 2019, de deux courts-métrages, Mano a mano puis La Jarretière.
DIMANCHE 24 NOVEMBRE - 18H30
de Pierre Dugowson
France – Comédie – 55’
Avec Ophélia KOLB, Nicole FERRONI, Théo CHOLBI, Solène RIGOT, Géraldine MARTINEAU, Emilie CAEN
AVANT-PREMIERE - EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR PIERRE DUGOWSON
Retrouvez Ophélia Kolb, Nicole Ferroni, toute une bande de comédiens fantastiques dans ces 10 courts-métrages pleins d’humour, de justesse et de finesse, avec des films qui parlent de notre monde et en ont fait le tour, en raflant d’innombrables prix !
Format surprenant : ce n’est pas un simple recueil de courts-métrages, ni ce qu’on appelle traditionnellement un film à sketchs. Cela tient plus de certains écrits (comment dire) fractionnés à la Italo Calvino ou à la Benchetritt : une orchestration de formes brèves. On arrive ainsi à un sorte de conte(s) moderne(s) vu par le prisme d’une boule à facettes mais sans sacrifier une évidente harmonie de ton, celui de l’absurde, du gag révélateur, celui d’un propos d’alerte : car le naufrage est proche ! Dès lors, on pense à un Franquin des Idées noires mis à hauteur du regard d’enfants stupéfaits. Nous clôturons ainsi le festival par de l’humour noir : de quoi nous interpeller quant à l’hédonisme de demain : si nous voulons continuer à prendre du plaisir dans la vie, il va falloir y mettre du nôtre, au risque sinon, que le « c’est pour rire » sans frais des humoristes ne baisse définitivement pavillon devant le regard abattu des enfants et le cynisme de notre réalité.